Le 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes

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Les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail, l’égalité entre les hommes et les femmes qui ébranlèrent l’Europe et le monde occidental du début du XXème siècle sont à l’origine de cette journée. Elle est officialisée en 1977 par les Nations Unies. Cette journée, unique dans le monde entier, permet aux femmes éloignées par les frontières, leurs différences ethniques, linguistiques, économiques, culturelles, de se réunir pour célébrer leur Journée. C’est l’occasion de montrer leur union et de rappeler la situation des Femmes au monde entier. Des manifestations sont organisées afin de fêter les victoires et acquis des Femmes mais aussi de faire entendre leurs revendications et améliorer leur situation.

L’égalité entre Hommes et Femmes n’est pas encore atteinte et tant que ce ne sera pas le cas, les Femmes auront besoin de la revendiquer.

Mais l'égalité filles/garçons c'est quoi ?

Qu’en est-il de l’égalité Filles et Garçons au sein de nos écoles ?

L’égalité entre les filles et les garçons est un des principes fondamentaux inscrit dans le code de l’éducation. Elle se veut encourageante d’un climat scolaire serein, assurer un cadre protecteur et favoriser la mixité et l’égalité en matière d’orientation. Le 8 mars 2018, le comité interministériel a défini les mesures clés pour transmettre et diffuser cette culture de l’égalité :

Agir auprès de la communauté éducative :

  • former un “Référent Égalité” dans chaque établissement scolaire
  • former l’ensemble de la communauté éducative à la déconstruction des préjugés et à la prévention du harcèlement et des violences sexistes/sexuelles

Agir auprès des parents :

  • mettre à disposition des outils relatifs à l’égalité filles-garçons

Agir auprès des élèves :

  • instaurer une parité dans les instances représentatives des élèves
  • promouvoir la mixité des filières et des métiers

Cette vidéo, “Introduction aux outils pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école”, du réseau Canopé de 2015 reprend et explique ces moyens qui peuvent être mis en place au sein des établissements :

Il est important de montrer aux enfants dès le plus jeune âge que femmes et hommes ont les mêmes droits. C’est ce que la Convention Interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif 2019-2024 nous montre :

“La permanence de certains enjeux et de l’émergence de nouvelles problématiques – notamment la montée du cybersexisme – engage à conduire une politique encore plus volontariste et à aller plus loin, à la fois dans l’éducation des jeunes à l’égalité et dans la protection des élèves et des étudiants et étudiantes, en mobilisant tous les acteurs et tous les leviers de politique publique. Cette cinquième convention pour la période 2019-2024 porte ainsi une nouvelle ambition. Associant – au-delà des ministères en charge de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur – tous les ministères responsables de missions d’enseignement, ce nouveau texte-cadre privilégie une approche globale, définissant cinq grands axes d’intervention, déclinés en objectifs, eux-mêmes précisés par des mesures concrètes et évaluables :

  • piloter la politique d’égalité au plus près des élèves et des étudiantes et étudiants ;
  • former l’ensemble des personnels à l’égalité ;
  • transmettre aux jeunes une culture de l’égalité et du respect mutuel ;
  • lutter contre les violences sexistes et sexuelles ;
  • s’orienter vers une plus grande mixité des filières de formation”

Cette convention est téléchargeable ici.

Malgré les efforts mis en place par l’éducation nationale, un ouvrage publié par la DEPP (Direction de l'Evaluation, de la Prospective et de la Performance) en 2019, “Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur” confirme une tendance : les filles réussissent mieux que les garçons à l’école. Grâce à leurs meilleurs résultats, les filles vont, au lycée, s’orienter davantage vers un enseignement général et technologique. Elles seront plus nombreuses à réussir leur bac : 84% de bachelières contre 73% de bacheliers. On remarque tout de même que les filles s’autocensurent dans leurs ambitions, préférant se tourner vers des filières littéraires plutôt que des filières scientifiques, elles restent donc sous représentées dans certains parcours scolaires.

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Elles ne représentent que 15% du second degré professionnel préparant un diplôme dans les spécialités de la production. 

Si vous souhaitez lire cet ouvrage, vous pouvez le télécharger ici.

De plus, on remarque que combattre le sexisme est encore quelques chose de difficile à cause des clichés qui sont encrés dans notre société. Dans le document de recherche "Comportement sexiste et violences sexuelles au collège et au lycée", mis à jour dans le cadre de la convention interministérielle 2013-2018 pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif, montre lors d'une enquête de victimation et de climat scolaire au collège (DEPP, novembre 2013) que les violences physiques graves concernent 3% des élèves et les violences à caractère sexuel 5 à 7% des élèves. Ces violences sexuelles concernent le plus souvent les filles : 7,5% des filles déclarent avoir été victime de voyeurisme ou de caresses, de baisers forcés. Avec le développement des réseaux sociaux et l'importance que ceux-ci prennent dans notre quotidien, la cyberviolence qui se développe avec eux accentue les violences sexuelles. En 2013, 13% des élèves déclarent avoir été insultés via internet. Mais ce phénomène touche de nouveau plus les filles que les garçons : 17% des filles ont déclaré s'être fait insulter via ces nouvelles technologies. Ces violences ont à la base des propos à caractère sexiste ou homophobe. Cette enquête fera apparaître que les filles sont le plus souvent attaquées sur le fait d’être des filles, sur leur tenue vestimentaire ou par rapport à leur physique.

Vous pouvez consulter notre dossier sur le harcèlement pour plus d'informations ici.

Au sein des établissements scolaires, les relations entre filles et garçons peuvent générer des conflits qui sont dus aux transformations liées à la puberté, la construction de son identité, la découverte de l'autre mais aussi à l'influence des stéréotypes véhiculés aujourd'hui sur les genres. Des comportements sexistes et des violences à caractère sexuel s'exercent souvent entre pairs. 

Les adultes présents au sein des établissements doivent être vigilants afin d'intervenir, écouter et réagir avec fermeté face à ces situations. L'élève victime de ces violences doit se sentir en sécurité et en confiance pour demander de l'aide, se défendre, se protéger. Dans chaque académie, des référents égalités filles-garçons (ici la liste des référents) sont formés (1 ou 2 personnes). Leur mission est de coordonner la mise en œuvre de la politique éducative en faveur de l'égalité entre les filles et les garçons à l'école, en relation avec la Mission nationale "Prévention des discriminations et égalité fille-garçon" et les partenaires locaux (associations, entreprises, autres services de l'État). Au sein même des établissements des dispositifs sont mis en place afin d'éduquer les élèves contre ces comportements. Ce travail éducatif doit être conduit au travers :

  • des programmes d’enseignement, notamment l’enseignement moral et civique ;
  • des séances obligatoires d’éducation à la sexualité planifiées en début d’année scolaire et prévues dans l’horaire global annuel des élèves ;
  • des séances et actions de prévention de la maltraitance et des violences sexuelles ;
  • des actions éducatives, qui peuvent être menées en partenariat avec des représentants de la société civile (organisation de débats, de semaines thématiques, de concours scolaires etc.) ;
  • des actions d’éducation aux médias et à l’information.

Parmi ces actions éducatives afin de faire participer les élèves, les sensibiliser à ces causes, pour combattre les clichés que les élèves peuvent avoir sur les filles et les garçons, une classe de 6ème du collège Pierre-Mendès de Marcoussis (91) lors d'un atelier cinéma a créé ce court métrage dans le cadre du concours "Zéro cliché" de 2019.

Chaque année des concours sont organisés à l'échelle nationale ou académique, afin de promouvoir au sein de l'école l'égalité et le respect mutuel entre les filles et les garçons ainsi que la mixité des filières. Ces opérations contribuent à la mise en œuvre de la "Convention interministérielle pour l'égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2019-2024)". Pour l'année 2019-2020 les concours suivants sont organisés : 

  • Les Olympes de la parole
  • Buzzons contre le sexisme
  • Conjuguez les métiers du bâtiment au féminin 
  • Ethic'Action : Le sport au service des valeurs
  • Science Factor
  • Jeunesse pour l'égalité
  • Zéro cliché

Pour retrouver cette liste, les dates et les informations nécessaires pour la participation à ces concours, cliquez ici.

L'organisation spatiale de la cours de récréation est sexuée et inégale. Les nombreuses analyses effectuées dans les collèges montrent que la non-mixité filles/garçons est encore beaucoup visible dans les cours de récréation. Les filles se retrouvent aux marges, dans les recoins de la cour pour jouer calmement ou se replient sur les bancs pour discuter. Elle s'approprient un usage limité de l'espace, souvent à la périphérie de la cours, se réunissant en petits groupes. Elles adoptent des comportements statiques, bougent peu et se déplacent moins que ne le font les garçons. Les filles, dans leurs déplacements restent calmes, contrairement aux garçons qui ont tendance à courir. Quant aux garçons, ils occupent majoritairement l’espace et particulièrement le centre de la cour. Ils étendent leurs activités à la totalité de l’espace disponible. S’appropriant un usage non circonscrit de l’espace, les garçons investissent et sillonnent en tout sens la cour. "Le Département de la Gironde, par délibération de son assemblée plénière du 17 octobre 2016, a adopté un plan d’actions départemental pour l’égalité Femmes Hommes 2016/2021, structuré en 2 axes, l’un se développant autour de l’égalité professionnelle de ses personnels, l’autre intitulé « agir pour l’égalité de toutes les girondines et girondins ». Dans ce cadre, la réflexion s’est élargie à la question de l’occupation différenciée entre filles et garçons, des espaces dans un collège." Ils nous donnent des éléments "de lecture et compréhension de phénomènes qui altèrent la place des filles et leur visibilité dans leur environnement scolaire [...] [et nous donnent] des pistes pour proposer des équipements qui répondront de manière la plus équilibrée." 

Vous trouverez ici le document Note complémentaire au PTF 2018 sur l’impact architectural des usages filles garçons dans les collèges. EMaruejouls/L’ARObE permettant de retrouver ces proposition d'organisation de l'espace au collège.


Pour l'Académie de Rouen et de Caen vous pourrez retrouver toutes les actualités concernant l'égalité filles-garçons au sein de la "Lettre d'information égalité filles-garçons" destinée aux référent·e·s égalité des établissements normands :

 

Ne laissons pas les petites filles grandir dans un monde rempli de stéréotypes. Afin de les voir grandir et évoluer dans des domaines qu'elles aiment et qu'elles n'aient pas peur du regard des autres, combattons ensemble ces clichés.

Ainsi la publicité d'une célèbre marque de protection périodique #CommeUneFille, sortie en 2014, met en évidence les stéréotypes véhiculés depuis des générations, montrant que l'expression “Comme une fille” ne devrait pas être une insulte. Cette publicité tend à combattre les clichés. De nombreuses filles, à l’adolescence, connaissent une baisse importante de leur confiance en elles. Ce qui nous choque dans cette publicité ce sont les clichés des plus âgés, qui, quand on leur demande de mimer “se battre comme une fille”, “courir comme une fille”, etc, associent ces actions à un ressenti péjoratif et rabaissant. Leur comportement, associé à l’expression “comme une fille”, est “nunuche”, niais. Au contraire, les plus jeunes, miment ces actions de manière totalement naturelle, l’expression “comme une fille” ne signifie rien de péjoratif pour elles. Bien que les marques reprennent ces clichée dans un but marketing, il n'est pas négligeable de les encourager afin de combattre ces stéréotypes et ainsi de montrer que "Comme une fille" ne devrait plus être une insulte !